Quand même un centriste tout mou commence à se révolter, c’est que le grabuge n’est pas loin ! Oui, l’heure est grave, car l’ancien ministre Jean Arthuis a osé un pied dans le Rubicon. Le diable n’est pas encore à le franchir, mais il est sur la bonne voie. Car le sénateur président du conseil général de Mayenne s’est senti obligé de signer un arrêté pour dire stop… à la venue des« mineurs étrangers isolés » dans son département. Des petits jeunes qui débarquent comme ça d’on ne sait où et qui se retrouvent en France, eldorado mondial des délinquants sans papiers. « L’histoire qu’ils nous racontent en général est celle d’un jeune subsaharien, accompagné par un adulte, abandonné à la sortie de l’aérogare, et à qui l’on conseille le département de la Mayenne », raconte, dans L’Express, Jean Arthuis, le très européiste ancien ministre.
Selon lui, « Quand il n’y a plus de place, il n’y a plus de place. Et Mme Taubira est bien placée pour le savoir, on l’a bien vu avec ce qui s’est passé à Chartres […] La situation est simple : il y a cinq ans, on avait cinq mineurs étrangers isolés en Mayenne. Aujourd’hui, nous en avons 55.»
Arthuis, qui s’y connaît (ce fut un des ministres chargés de nous faire passer à l’euro), a fait les comptes : son département doit débourser environ 150 euros par jour pour un mineur étranger isolé, et avec l’augmentation des demandes d’accueil, la charge atteint 2 millions d’euros par an pour le département qui accueille 57 mineurs étrangers isolés en plus des 700 jeunes pris en charge au titre de l’aide sociale ! Bien sûr, la Mayenne ne prend qu’une petite part de cette immigration sauvage, sans rapport avec la vague qui déferle sur le 93 (800 mineurs isolés étrangers en mai dernier). Et on ne vous parle pas de Mayotte ou de la Guyane pour ne pas gâcher votre journée…
Arthuis a donc dérapé. Et il est illico convoqué le 20 août au ministère de la Justice pour s’expliquer. « L’État ne saurait accepter » la liberté prise par la Mayenne avec ses obligations, ont mis en garde Manuel Valls et Christiane Taubira. « Le préfet a demandé le retrait de cet acte illégal. À défaut, il sera déféré devant la juridiction administrative », ont avancé les deux ministres.
Parmi les chiens de garde de l’invasion migratoire, l’association d’extrême gauche France terre d’asile a cru bon de montrer les crocs : « M. Arthuis se distingue par une prise de position à l’encontre des valeurs républicaines et humanistes qu’il revendique par ailleurs». Pierre Henry, le président de FTA, enfonce le clou : « C’est un buzz politique de la pire espèce fait sur le dos des enfants, tout en amalgames. J’interroge M. Arthuis sur la définition du mot salaud donnée par le philosophe André Comte-Sponville : « Ce n’est pas donné à tout le monde d’être un salaud : c’est celui qui fait du mal à autrui pour son bien à soi. »
Jean Arthuis, salaud de la République ou politicien soudain atteint de lucidité ?
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