Si cette information est solide, c'est une révolution conceptuelle, ni plus ni moins. Dans les années 40, le physicien Schrödinger avait émis l'idée qu'il devait y avoir dans les cellules un « code » pour programmer les protéines dont nous avons besoin. Un peu plus tard, dans les années 60, on a effectivement trouvé ce code et ces maintenant célèbres scientifiques (Watson et Crick) avaient déclaré avoir mis à jour « le langage de Dieu » : c'est l'ADN.
Parfois, la Science se rapproche de l'Art. On connaît tous ces histoires de magnifiques tableaux cachés par une autre peinture en surcouche. On vient de vivre la même chose avec l'ADN !
Pendant 40 ans au moins, on a pensé que les modifications de l'ADN n'avaient qu'un impact sur la manière dont sont faites les protéines. Maintenant, on se rend compte qu'on avait qu'une moitié de l'information. L'ADN est une manière bien plus extraordinaire de stocker de l'information qu'on ne le pensait.
Le code génétique possède un alphabet de 64 « lettres » que l'on nomme les codons. Une équipe de chercheurs de l'université de Washington a découvert que certains codons, que l'on a nommés « duons » du coup, peuvent avoir deux significations. La première est effectivement liée à la séquence de protéines correspondante et l'autre est liée au contrôle génétique. Ces deux « langages » auraient évolué en concert. Les instructions de contrôle génétique semblent là pour aider à stabiliser certaines caractéristiques positives des protéines et la manière de les fabriquer finement.
Vous imaginez que la découverte de ces duons va avoir de larges répercussions sur la science génétique et l'interprétation du génome de quelqu'un, en particulier pour le diagnostic et le traitement des maladies. La conséquence conceptuelle aussi est qu'une modification génétique peut avoir un impact bien plus fort qu'on ne le croyait jusqu'alors, comme le déclenchement de maladies.
Références: Exonic Transcription Factor Binding Directs Codon Choice and Affects Protein Evolution. Science 13 December 2013: Vol. 342 no. 6164 pp. 1367-1372 DOI:10.1126/science.1243490
Un code caché dans notre ADN découvert
Labels:
SCIENCE
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire