En prévision des municipales, les équipes du Parisien arpentent les grandes villes de France. Mardi, ils avaient posé leurs valises à Lille – y compris au Carlton où, chaque nuit, on reçoit, paraît-il,« des coups de fil d’hommes pour demander si DSK est descendu ici et si nous avons des prostituées ». Mais Lille, même si c’est un peu DSK, c’est surtout Martine. Sa copine, sa protégée, sa ministre d’hier avec qui ils imposèrent à l’économie française cette purge de génie que furent les 35 heures.
Martine Aubry, donc, un « mécanhumanimal » comme dirait le dessinateur Enki Bilal, un hybride d’éléphant et de bulldozer.
Retirée sur ses terres du Nord depuis l’élection de son meilleur ennemi François Hollande, le « Flanby », la « fraise des bois », la « Mimolette » qui l’exaspérait tant rue de Solférino, Martine Aubry joue les sages qu’aurait désertée la grande ambition. Non non non, juré craché, elle n’a aucune envie d’aller à Matignon. Son rêve, le seul, c’est d’être réélue au sommet du beffroi de Lille et à la tête de la communauté de communes. C’est en tout cas ce qu’elle assure à nos confrères du Parisien.
D’ailleurs, depuis qu’elle en est maire, sa ville nage dans le bonheur et la prospérité. Seul point noir au tableau : l’insécurité. Mais elle n’y est pour rien, qu’elle dit, c’est la faute à Sarkozy : « Durant ces années, Lille a perdu en effectif policier. » Ah. Mais son ami Manuel, l’homme au regard de braise, l’a classée en ZSP (zone de sécurité prioritaire) et accordé à la ville 197 policiers supplémentaires. Rien d’autre ? Si. Madame Aubry, comme le souligne Le Parisien, a longtemps été considérée comme « réfractaire aux caméras vidéo ». Du temps qu’elle était premier secrétaire du PS, elle était même le fer de lance des anti-vidéo. Mais devant la réalité, nous dit-on, « Aubry s’y résout à petites doses ».
Voyons donc les chiffres. En août 2010, Roger Vicot, l’adjoint au maire de Lille chargé de la sécurité et de la prévention de la délinquance, confiait au JDDavoir fait installer 4.000 caméras de surveillance. Aujourd’hui, Martine Aubry lâche en bougonnant : « Il y a 4.500 caméras dans la ville, on les met là où on pense que se passent les trafics ; mais encore une fois, ce qu’il faut, c’est plus de policiers sur le terrain. »
Prenons donc un exemple et la calculette. En 2010, un certain Bertrand Delanoë, grand ami de Martine, avait déclenché la fureur de son conseil municipal en faisant passer le nombre de caméras de surveillance de 295 à 1.595. Paris intra-muros compte 2.245.000 habitants. Ça fait une caméra pour 1.407 habitants. Martine Aubry qui, rappelons-le, est hostile à la vidéosurveillance, en déclare 4.500. Sa ville compte 228.000 habitants, alors faites le compte : il y a, à Lille, une caméra pour 50 Lillois et assimilés.
Morale de l’histoire : Martine Aubry est contre la vidéosurveillance mais pour les caméras.
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