27 octobre 2005. À Clichy-sous-Bois, des jeunes issus de l’immigration voulant échapper à la police cherchent refuge dans un transformateur électrique et y laissent la vie. Ce tragique fait divers va embraser le pays. Des émeutes éclatent durant trois semaines en diverses villes de France. Cette période restera dans les mémoires comme celle des « événements des banlieues ».
Toulouse ne fut pas en reste, et chaque soir le ciel de la ville rose flamboyait au-dessus des quartiers sensibles. La station privée Télé-Toulouse, relatant ces événements, procéda un jour à l’interview d’un « grand frère » musulman, lequel affirmait tenter de modérer les jeunes de son quartier, en leur disant : « Brûler des voitures ne sert à rien, il y a beaucoup plus efficace : vous avez une carte d’électeur. » Petite phrase qui indique bien sur quel terrain nos colonisateurs entendent porter la lutte : celui de la légalité démocratique. Imparable !
Les drapeaux étrangers déployés dans la rue au soir de la proclamation des résultats prouvent que ces cartes d’électeur ont été utilisées, l’année dernière, pour aider à la victoire de François Hollande, qui fut donc aussi la leur. Par défaut. Par manque d’un candidat à leur image. Ce qui finira bien par arriver, du train où vont les choses. Rappelons que 44,5 millions d’électeurs étaient inscrits à la présidentielle de 2007, contre plus de 46 millions en 2012. A qui profite la progression de la démographie ?
À lire les commentaires sur Boulevard Voltaire, et ailleurs, on constate souvent une certaine résignation parmi ceux qui, pourtant, sont conscients du remplacement en cours. Que pouvons-nous y faire ? Et si l’on prend assez de recul, il faut bien dire que l’histoire de l’humanité est une suite de déplacements de populations, d’invasions, de colonisations, de génocides, et il est vrai que l’individu, pauvre grain de sable sur la plage de l’histoire, ne peut qu’assister à ces bouleversements, impuissant. De quoi justifier la passivité, le fatalisme.
Oui, mais… L’histoire ne s’arrête pas là. Elle nous a aussi appris que si un grain de sable ne bloque pas un rouleau compresseur, un tas de sable peut l’arrêter. À lire aussi les commentaires, on voit que certains, loin de se résigner, sont prêts à agir, ils ont déjà commencé. Et si une révolution ne semble pas possible, il reste la résistance, il reste la révolte, et surtout, il reste le refus. Le refus de l’avenir programmé par les partis politiques au pouvoir, en clair : le refus de la démocratie, du moins de celle des minorités revanchardes, telle qu’on veut nous la faire accepter, et respecter. Si la démocratie, idéalement, se définit ainsi : « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple », c’est à présent, ici, le gouvernement du peuple, par ses élus, pour un peuple de substitution.
Un beau jour, il va bien falloir se décider à dire merde à la démocratie.
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