Viol au pays des douces prison de France.

Posted On // Leave a Comment

Il s’appelle Stéphane Raye, il vient d’être condamné à un an de prison (avec sursis) parce qu’il n’était pas rentré (en prison) après une permission de sortie. Il avait expliqué pourquoi. Il était victime de ses codétenus. Violences, coups, viols, menaces de lynchage, c’est le véritable « ordinaire » des détenus qui ne se soumettent pas à une bande, un clan, un système, régnant dans les cellules et les cours de promenade. Stéphane Raye avait préféré une nouvelle condamnation au retour chez ses voisins de cellule. La scène s’était passée à Châteaudun, une de ces prisons autour de Paris qui servent de déversoirs aux maisons d’arrêt surchargées.
Un signe de plus, à la suite des rapports et des inspections, des alertes, qui s’entassent depuis des années dans les tiroirs et placards de la chancellerie. Nos prisons sont surpeuplées au-delà du supportable et y règne la violence, dont la violence sexuelle, avec son cortège de meurtres, de suicides, de lynchages, de chantages, de complicités et de silence, de dénonciations sans effet.
Parfois, la vox populi aveugle et imbécile rampe sous les comptoirs : « Marre de ces prisons trois étoiles avec la télé ! Je leur couperais les couilles, à tous ces violeurs de petites filles et ces Arabes et ces Noirs ; ça les calmerait ! Yaca les renvoyer chez eux, tous ces gitans et ces manouches… » Parfois, des hommes politiques relaient ces bassesses. Facile de se faire une notoriété sur les thèmes sécuritaires. On a vu et entendu ça. Beaucoup à droite adorent se vautrer dans ce flot de démagogie populiste. À gauche et souvent au centre, on fait face à l’accusation d’angélisme et de laxisme : on est en effet plus« humaniste »… Mais cela ne change rien au scandale des prisons et de la barbarie qui en est le mode d’existence et sans doute le prix à payer pour éviter les révoltes, explosions et limiter les dégâts sur les personnels.


Tous les gouvernements, de droite ou de gauche, tous les ministres de la Justice, hommes, femmes, gauche ou droite, ont commandé des rapports, diligenté des inspections aux résultats accablants, mais rien ne change. Depuis que le jeune Président Giscard d’Estaing est allé serrer la louche à quelques détenus de la prison Saint-Paul de Lyon, si ma mémoire est bonne en 1974, la politique pénitentiaire française n’a pas changé. On entasse, on flatte les bas instincts de la population, on utilise la sécurité et l’insécurité comme une machine à remplir les urnes et à construire des destins politiques.

Est-ce que cela peut vraiment durer ? Sœur Taubira, ne vois-tu rien venir ? Je ne vois que de pauvres bracelets électroniques qui poudroient et la reinsertion qui verdoie… Et les tribunaux qui emprisonnent. Tous de gauche, ces magistrats, comme dirait l’autre…

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire