Une jeune fille de Bayonne a porté plainte contre Sanofi Pasteur

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Le 24 novembre 2013
BORDEAUX (Reuters) – Une jeune fille de Bayonne a porté plainte contre Sanofi Pasteur MSD et l’Agence nationale de sécurité du médicament pour des effets secondaires liés au vaccin Gardasil contre le cancer de l’utérus, a indiqué dimanche son avocat.
La plainte a été déposée vendredi auprès du procureur de la République de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour « violation d’une obligation manifeste de sécurité et méconnaissance des principes de précaution et prévention ».
Sanofi Pasteur MSD a démenti de son côté tout lien entre le Gardasil, son vaccin contre le cancer du col de l’utérus, et la survenue de cas de sclérose en plaques.
« Les études conduites en France et dans le monde pour évaluer l’association éventuelle entre la vaccination anti-HPV et la survenue de cas de sclérose en plaques n’indiquent aucune augmentation du risque d’apparition de cette maladie », affirme le laboratoire pharmaceutique dans un communiqué.
Marie-Océane, qui était alors âgée de 15 ans, a reçu deux injections de Gardasil, vaccin préconisé dans le cadre de la prévention du cancer du col de l’utérus, le 11 octobre et le 13 décembre 2010, indique son avocat, Me Jean-Christophe Coubris.
« Mi février 2011, les premiers signes cliniques apparaissent. Le diagnostic d’encéphalomyélite aigüe disséminée ou de sclérose en plaques a été rapidement posé », précise-t-il dans un communiqué.
Marie-Océane, qui a aujourd’hui 18 ans, sera hospitalisée à de nombreuses reprises durant les mois qui suivront et « perdra temporairement la vue et l’usage de ses jambes ».
Elle a été prise en charge par le CHU de Bordeaux qui a permis une amélioration sensible de son état général mais « avec cependant des séquelles importantes » sur le plan nerveux.
« RECHERCHE APPROFONDIE »
Dès les premiers symptômes, l’équipe médicale a envisagé la responsabilité du vaccin Gardasil, dit le texte.
Saisie par les parents de Marie-Océane, la Commission de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux (CCI) d’Aquitaine a conclu en juin 2013 selon l’avocat au « lien d’imputabilité entre le vaccin et la pathologie ».
Elle a cependant limité à 50% de ses préjudices l’indemnisation de Marie-Océane « au motif d’un état antérieur non identifié mais laissant supposer une vulnérabilité génétique ».
Pour sa part, Sanofi Pasteur MSD « conteste » les conclusions de la CRCI, qu’elle estime « en contradiction avec les données de la littérature scientifique et les avis des autorités de santé nationales et internationales ».
Le laboratoire « regrette que les conclusions formulées par les experts de la commission, qui ne sont fondées sur aucune preuve scientifique, jettent le discrédit sur le vaccin Gardasil et la vaccination anti-HPV en général ».
Marie-Océane et son avocat reprochent au Laboratoire Sanofi Pasteur MSD de ne pas avoir informé les utilisateurs du Gardasil des risques inflammatoires du système nerveux central alors que ces risques ont été identifiés depuis 2009, suite à une déclaration d’effets indésirables.
Ils reprochent également à l’ANSM de n’avoir pris aucune mesure à l’encontre du laboratoire.
Un groupe d’études de l’Assemblée nationale sur la vaccination recommandée par les pouvoirs publics a préconisé en mars 2012 « de conduire une recherche approfondie sur l’efficacité et les effets du vaccin » avec la publication d’un rapport annuel sur les bénéfices-risques.
Moins d’un tiers des adolescentes françaises étaient vaccinées contre le cancer du col de l’utérus en 2011.
Claude Canellas, édité par Gérard Bon

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