Leonarda, le retour. Bon, mais si la petite revient, on la met où ? Le Point ayant révélé l’existence d’une sœur aînée, Emina, vivant en situation régulière au sein de la famille du père de son enfant, des réfugiés kosovars installés à Contrisson, petit village de la Meuse près de Bar-le-Duc, on pensait tenir LA solution. François Hollande ne serait plus cet être inhumain ayant cruellement proposé de séparer une enfant de ses parents. Dorlotée par sa grande sœur, entourée de l’affection de son beau-frère et de son neveu, elle pourrait mener dans la campagne meusienne une vie saine et joyeuse au grand air. Générique de fin. On a eu chaud. Comment transformer, in extremis, Les Bronzés au gouvernement en Petite maison dans la prairie.
D’autant que la famille d’accueil pressentie est pour ainsi dire irréprochable : des voisins, selon le maire, se sont plaints de tapage. Les services sociaux ont trouvé leur attitude, quant aux aides auxquelles ils ont droit, « provocatrice ». Mais ces broutilles mises à part, ces gens-là sont « sans problèmes ».
Las, Contrisson n’est pas Plum Creek, Walnut Grove n’est pas Bar-le-Duc, et n’endosse pas qui veut les larges bretelles de Charles Ingalls. Surtout pas François Hollande. Il paraît que la petite maison dans la prairie est justement un peu trop petite. C’est ce qu’a dit Emina au téléphone à l’AFP : « Je ne peux pas l’accueillir. Je la mettrais où ? C’est juste une maison ici, il n’y a pas dix maisons. » Bref, Leonarda peut aller se brosser. Plus diplomate, son compagnon rajoute : « Leonarda ne doit pas revenir toute seule en France », « À 15 ans, ce n’est pas normal. C’est toute la famille ou rien. » Et – un brin soulagé ? – de conclure : « Mais je ne pense pas qu’elle va revenir en France, je pense qu’elle va rester au Kosovo. »
Qui leur jetterait la pierre ? C’est qu’ils n’ont rien demandé, eux. La générosité par procuration, comprenez Emina, ça l’énerve. Un peu facile, cette habitude socialiste de convier le monde entier dans le salon des autres. Les projets X à l’échelle France, cela indispose jusqu’aux réfugiés kosovars. Et Emina va le dire au président de la République, car après tout ce ne serait que justice d’avoir une bonne conversation télévisée, comme Leonarda. Pourquoi n’y en aurait-il que pour sa sœur ? Si François Hollande envoie des cartons d’invitation, il faut qu’il les honore. Il doit bien y avoir une place chez lui, en dépliant le canapé-lit ? Avec les grands garçons de Valérie et la progéniture de Ségolène, cela ferait une belle famille recomposée. Sans compter que les lycées à Paris sont plus réputés qu’à Bar-le-Duc, et qu’elle y a déjà tout un tas de camarades.
Une autre solution, néanmoins, pourrait être d’offrir une grande maison à Emina. Au milieu d’un parc, pour éviter les voisins grognons. Valérie Damidot viendrait faire la déco et tout le monde pleurerait de joie à la fin, drôlement soulagé de cet heureux dénouement. Sauf les Français qui signeront le chèque, bien sûr, mais eux, c’est bien connu, ne sont jamais contents.
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