Les multinationales piquent dans l’assiette des pauvres
Selon un rapport d’ActionAid, l’évasion fiscale coûte 100 milliards d’euros par an aux pays en développement.
C’est un cri d’alarme que lance l’ONG ActionAid. Les 17 et 18 juin, les dirigeants du G8 se réuniront à Lough Erne, station de golf. Ils « sont collectivement responsables de 40 % [des] paradis fiscaux », dénonce l’ONG, qui fait ses comptes. 21 des 52 paradis fiscaux sur sa liste sont sous la juridiction des huit pays les plus puissants du monde. Le Royaume-Uni, hôte du sommet, exerce à lui seul sa souveraineté sur un paradis fiscal sur cinq.
Dans son rapport, « Les paradis fiscaux pillent les pauvres », l’association alerte : 46 % des investissements réalisés par des multinationales dans les pays en développement transitent par des paradis fiscaux, soit « presque un dollar sur deux ».
Et ne sont donc pas sujets à impôt.
« Les paradis fiscaux sont l’un des principaux obstacles à la lutte contre la pauvreté au niveau mondial », déclare Mike Lewis, un fiscaliste qui travaille pour ActionAid. « Leur culture du secret et leurs régimes fiscaux nuisibles privent d’argent certains pays en développement. Cet argent pourrait être utilisé pour lutter contre la faim et fournir des hôpitaux, des écoles et de l’eau potable » à ces pays, estime le fiscaliste. Le coût de cette évasion fiscale est immense, entre 91 et 122 milliards d’euros par an.
Selon ActionAid, ces montants permettraient de financer douze fois les investissements agricoles nécessaires pour mettre fin à la malnutrition dans le monde, qui tue chaque année 2,3 millions d’enfants.
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